Cet article traite de l'histoire de l'Algérie, et non pas seulement de l'histoire de la République algérienne moderne. La civilisation humaine au Maghreb remonte à des millénaires mais ce n'est qu'à partir de l'Antiquité que cet espace commence à prendre sa forme actuelle en se scindant en trois régions-peuples : Maghreb oriental, Maghreb central et Maghreb occidental. La région-peuple du Maghreb central évoluera au fil des siècles en l'État nation algérien moderne.
Site d'Aïn El Ahnech (- 1,8 Ma)
Les plus anciens restes attestés d'hominidés en Afrique du Nord ont été mis au jour dans le site d'Aïn El Ahnech près de Sétif. Le site est considéré comme le plus ancien gisement archéologique d'Afrique du Nord. L'âge des vestiges est évalué par archéomagnétisme à 1,8 million d'années, coïncidant avec la période présumée de l'apparition de l'Homo habilis.
[modifier] Site de Tighennif (- 800 000 à - 400 000 )
Articles détaillés : Tighennif et Atlanthropus.
Le site acheuléen de Tighennif (anciennement Ternifine ou Palikao), dans la wilaya de Mascara, a livré des vestiges dont l'âge est évalué entre 800 000 et 400 000 BP. Parmi ces vestiges, composés essentiellement d'ossements animaux et d'objets de pierre taillée, les archéologues ont découvert les ossements d'Hominidé qui ont conduit à la définition de l'Atlanthrope, aujourd'hui considéré comme un Homo erectus L'homme de Tighennif est considéré comme le plus ancien représentant connu du peuplement de l'Afrique du Nord.
L'Atlanthrope avait un cerveau plus petit que celui de l'homme moderne et une mâchoire plus puissante. Il était contemporain d'autres variantes d'Homo erectus telles que le Pithécanthrope de l'île de Java. L'Atlanthrope vivait de la cueillette et de la chasse et se déplaçait fréquemment dans sa quête de nourriture. Il a occupé le Maghreb central durant plusieurs millénaires et fabriquait des bifaces et des hachereaux ainsi que plusieurs autres outils.
Il disparaît vers 250 000 BP. En effet, c'est vers cette période, que l’Homo erectus disparaît après près de 2 millions d'années d'existence (probablement en évoluant vers Homo heidelbergensis en Europe). L'Algérie est alors exclusivement peuplée d'Homo sapiens, originaires de la corne de l'Afrique, qui occupent le Maghreb central pendant 150 siècles, de 250 000 à 50 000 av. J.-C., soit jusqu'à la fin du Paléolithique moyen. À partir de - 50 000 et jusqu'à - 20 000 av. J.-C., l'Acheuléen cède la place à l'Atérien.
L'Atérien (- 50 000 à – 7 500 )
Articles détaillés : Atérien et Ibéromaurusien.
Correspondant globalement au Paléolithique moyen et supérieur, l'Atérien a été défini à partir de vestiges mis au jour dans le site éponyme de Bir el-Ater, dans la wilaya de Tébessa. Il dure d'environ – 50 000 ans jusqu'à la révolution néolithique vers 7 500 av. J.-C. Durant cette période, vers 20 000 av. J.-C., de fortes pluies tombent au Sahara et au Nord de l'Algérie, connaissant alors un climat très humide favorisant le développement des populations d'éléphants, de girafes, de rhinocéros et autres, que les Atériens chassent en grands nombres.
Les fouilles archéologiques ont mis en évidence des armes probablement de chasse, très raffinées, faites de pierre, de bois et même de cordage. Les premières pointes de lances du Maghreb sont introduites par les Atériens et sont appelées Oraniennes (également Ibéromaurusienne). Ces industries semblent être apparues vers 15 000 ans av. J.-C. aux alentours d'Oran, dans l'Ouest algérien, avant de se propager sur toute la côte maghrébine durant les cinq millénaires qui suivent.